Dans le cadre de ma campagne, j’ai choisi d’utiliser mon blogue pour répondre directement aux questions que vous me posez sur des sujets qui reviennent souvent, que ce soit par mon site web, sur Facebook, par courriel ou en personne. Pour moi, c’est une façon d’éclairer les enjeux, de partager les faits et, surtout, de vous expliquer ma position en toute transparence.
Récemment, M. Nicholas Stoycheff m’a interpellée sur ma page Facebook au sujet du transport collectif. Ses préoccupations rejoignent celles de plusieurs citoyens, et je comprends très bien cette frustration….Je suis moi-même directement touchée par la situation : comme mairesse, mais aussi comme mère d’une fille qui utilise chaque jour le transport collectif pour aller au cégep, ma famille vit également les conséquences d’un service peu fiable.
1. Pourquoi le transport en commun pour se rendre à la gare Vaudreuil est-il si peu fiable (autobus 51)?
Depuis 2017, c’est l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui détient le mandat de planifier, financer et décider de l’offre de transport collectif pour l’ensemble de la région métropolitaine, dont Saint-Lazare fait partie. L’ARTM délègue ensuite à Exo la responsabilité de coordonner et d’organiser les services sur le terrain. Dans notre cas, Exo mandate Transbus pour assurer la desserte locale sur notre territoire.
Or, selon les informations fournies par Exo, Transbus a connu, ces derniers mois, plusieurs problèmes mécaniques et opérationnels sur certaines lignes. À cela s’est ajoutée une hausse d’achalandage plus forte que prévu au début des classes, ce qui a forcé l’entreprise à fonctionner en mode rattrapage pour tenter de stabiliser son service. D’après Exo, ces problématiques devraient être temporaires.
Il faut aussi rappeler que la pandémie de COVID-19 a eu un effet boule de neige : elle a fait chuter l’achalandage partout au Québec, entraînant une perte importante de revenus, des déficits qui perdurent encore et des investissements retardés. Cette fragilité du réseau rend chaque imprévu plus difficile à absorber.
Enfin, les travaux majeurs sur nos routes comme la Cité-des-Jeunes et sur le pont de l’Île-aux-Tourtes entraînent des détours, de la congestion et des ralentissements importants. Comme les automobilistes, les autobus se retrouvent pris dans ce contexte difficile, ce qui accentue encore les retards. Ces multiples enjeux s’additionnent et donnent l’impression que, depuis plusieurs années, les problèmes se succèdent sans répit.
2. Pourquoi rien ne change malgré les plaintes répétées auprès d’Exo?
Exo exploite le service, mais n’a pas réellement l’autorité de modifier les horaires ni les budgets. En réalité, Exo est un peu pris entre l’arbre et l’écorce : d’un côté, ils doivent gérer vos plaintes et les problèmes du quotidien, et de l’autre, ils n’ont pas la marge de manœuvre pour changer l’offre. Vos plaintes ne sont donc pas inutiles, elles servent à documenter les problèmes, mais le véritable levier de changement se trouve auprès de l’ARTM et, ultimement, du gouvernement.
Et même là, les solutions restent limitées par la crise de financement du transport collectif, qui absorbe actuellement les investissements pour combler les déficits et financer le REM, au détriment des dessertes locales.
3. Pourquoi les horaires sont-ils trop peu fréquents et annulés sans préavis?
Premièrement, comme mentionné, les problèmes internes de Transbus, combinés à la congestion routière, entraînent des annulations de dernière minute.
Ensuite, l’ARTM a demandé à Exo de concentrer tout développement de service sur le rabattement au REM. Comme le transport collectif fait face à un important déficit et qu’un projet majeur comme le REM absorbe déjà une grande part des ressources, il reste très peu de marge financière pour développer de nouvelles dessertes locales.
La seule façon d’augmenter l’offre serait de hausser massivement les investissements, ce qui impliquerait nécessairement que nous, les municipalités et les citoyens, payions encore davantage. C’est un irritant majeur non seulement pour Saint-Lazare, mais aussi pour plusieurs municipalités de notre région et dans le villes de la couronne sud qui vivent les mêmes difficultés.
4. Pourquoi la compagnie donne-t-elle de fausses informations ou se moque des demandes de remboursement?
Comme municipalité, nous n’avons aucun contrôle direct sur les pratiques internes d’Exo ou ARTM.
5. Ne serait-il pas mieux de s’associer avec un autre transporteur (comme la Société de transport de Salaberry-de-Valleyfield -STSV)?
Comme nous sommes sur le territoire de la CMM et desservis par Exo, il est impossible d’ajouter d’autres compagnies pour faire du transport interterritorial (prendre ou déposer des passagers). Donc, il est impossible de conclure une entente avec un autre transporteur pour remplacer ou bonifier les circuits d’Exo. Nous avons aucune latitude.
Notre seul levier, pour l’instant, est de mettre de la pression sur l’ARTM et sur Exo afin qu’ils améliorent leur offre et leur fiabilité. Mais au-delà de ça, il faut aussi que les municipalités obtiennent plus de pouvoir et d’autonomie dans la planification et le financement des services, afin que l’offre corresponde réellement aux besoins de nos citoyens. Or, seul le gouvernement du Québec peut changer la loi pour rendre cela possible.
6. Pourquoi payons-nous pour un service qui semble si peu fiable?
La réponse est simple, parce que nous faisons partie de la CMM et nous ne pouvons pas sortir de la CMM selon la Loi provinciale sur la Communauté métropolitaine de Montréal.
Je reconnais tout à fait que les services reçus ne sont pas à la hauteur des coûts assumés par nos citoyens. Déjà, chaque propriétaire de véhicule paie 180 $ par année (150 $ de taxe sur l’immatriculation + 30 $). À cela s’ajoute la contribution de la Ville : en 2025, Saint-Lazare doit verser 1 198 975 $ à l’ARTM au titre de sa quote-part.
Les contributions que nous versons ne reviennent pas pour améliorer notre service, mais servent plutôt à rembourser la dette et à financer le développement du transport collectif sur l’île de Montréal. C’est une préoccupation constante des villes de la Couronne Sud, qui réclame depuis plusieurs années une meilleure équité.
7. La mairie va-t-elle se battre pour obtenir un service de qualité ou abolir le service?
Nous ne pouvons pas abolir le service ni cesser de contribuer, car Saint-Lazare fait partie de la CMM. Toutes les municipalités membres ont l’obligation légale de financer le transport collectif.
La véritable solution ne se trouve pas dans le retrait, mais dans une réforme de la gouvernance et un financement plus équitable. Saint-Lazare ne peut pas mener ce combat seule. C’est ensemble, avec les municipalités des couronnes Sud et Nord au sein de la CMM, que nous faisons entendre notre voix.
En mars dernier, j’ai appuyé à la MRC de Vaudreuil-Soulanges une résolution demandant au gouvernement du Québec de réformer la gouvernance afin de redonner plus de pouvoir décisionnel aux municipalités en matière de desserte et de budgets.
Au cours de la dernière année, les élus de la Couronne Sud, dont nous faisons partie, ont aussi soutenu avec force des mesures visant à accroître la représentation et l’autorité des municipalités dans les instances métropolitaines, afin que les décisions sur le transport collectif et son financement reflètent réellement les besoins des citoyens.
Grâce à l’expérience acquise et à la confiance que mes collègues m’accordent dans mes rôles régionaux, je peux représenter Saint-Lazare avec crédibilité et faire entendre notre voix dans cette mobilisation collective.
J’aimerais vous entendre sur un enjeu qui touche nos jeunes qui terminent le secondaire.
Le transport en commun est absolument ridicule pour se rendre à la gare. Je vous ai souvent lu à ce propos, et vous demandez aux citoyens de prendre en note les manquements et de communiquer avec exo.
Cela ne change rien. Depuis de nombreuses années le service est pitoyable. Les horaires sont trop peu fréquents en plus d’être cancellés sans préavis. L’an dernier j’ai émis plusieurs plaintes, et la seule action prise est de nous rappeler plus tard pour justifier la cancellation. La compagnie ment constamment lorsque l’on appelle pour s’informer ou se plaindre. Si l’on ose demander un remboursement compensatoire, ils rient au téléphone.
Nous avons la chance de pouvoir accommoder nos horaires de travail pour aller porter nos enfants à la gare, ce n’est pas possible pour tous. Certains élèvent manquent leurs cours au cégep et compromettent leur succès scolaire. Ceux qui dépendent du transport en commun ne peuvent se fier sur celui-ci.
Je souhaiterais que la mairie fasse un choix: se battre pour aider les citoyens à obtenir un service de qualité, ou tout simplement abolir le service et éliminer nos contributions. Sans transport fiable, pourquoi payons nous?
Associons-nous avec la stsv pour ajouter quelques arrêts à st-lazare, ils sont beaucoup plus fiables et se rendent déjà à la gare Vaudreuil.