Ce message n’a pas pour but de créer un débat linguistique, c’est uniquement à des fins d’information. En tant que conseillère municipale, nous représentons tous les résidents de Saint-Lazare, il est donc important d’être à l’écoute de leurs préoccupations. Lorsque j’ai mené un sondage sur Facebook en juillet dernier concernant des sujets qui préoccupaient les résidents, le principal sujet (après le sujet de l’arrêt de nouveaux développements résidentiels) était de soumettre une demande pour que Saint-Lazare devienne officiellement une ville bilingue.

Parce que ce sujet était évidemment une préoccupation pour beaucoup de nos résidents, j’ai pensé que ce serait une bonne idée de soulever quelques points pour informer les gens à ce sujet.

Historique

Suite à un avis reçu de l’Office Québécois de la Langue Française (OQLF) en 2003, les autorités linguistiques ont contraint St-Lazare à retirer le mot «welcome» sur les panneaux affichés à toutes les entrées de la ville. La ville a répondu à ces demandes quelques années plus tard.

Aussi en 2012 après une autre plainte anonyme à l’OQLF, (bien que la ville ne soit pas officiellement bilingue, toute la communication municipale était alors bilingue) la ville de Saint-Lazare a dû changer sa façon de communiquer avec ses citoyens afin de respecter les lois de la langue française. Voici les principales lignes directrices de l’OQLF que la municipalité doit suivre https://www.oqlf.gouv.qc.ca/francisation/admin_publ/aide-memoire-municipal.pdf

En 2015, le maire Grimaudo a promis que la neutralité linguistique serait utilisée sur les panneaux de bienvenue aux entrées de la ville. (https://montrealgazette.com/news/local-news/off-island-gazette/st-lazare-mayor-vows-language-neutrality-on-welcome-signs).

« Les résidents seront consultés sur les nouveaux panneaux et une décision sera prise au printemps.» Le maire de la ville, Robert Grimaudo, a déclaré à Global News le 24 novembre 2015.

La loi

Selon la loi, le français est la langue officielle des municipalités du Québec. Dans la Charte de la Langue Française (article 22):

L’Administration n’utilise que le français dans la signalisation, sauf lorsque la santé ou la sécurité publique exige également l’utilisation d’une autre langue.

Dans le cas des panneaux routiers, le texte français peut être complété ou remplacé par des symboles ou pictogrammes et une autre langue peut être utilisée lorsqu’il n’y a pas de symbole ou pictogramme répondant aux exigences de santé ou de sécurité publique.

Dans la Charte de la Langue Française (article 29.1):

Il est reconnu qu’une municipalité est bilingue lorsque plus de la moitié des résidents de son territoire sont de langue maternelle anglaise.

Recensement Saint-Lazare 2016

Statistique Canada effectue un recensement national de la population tous les cinq ans. Les données utilisées pour déterminer si une municipalité peut demander le statut bilingue sont les ratios de «langue maternelle.» La langue maternelle est la langue à laquelle une personne a été exposée depuis sa naissance.

Le dernier recensement qui a eu lieu en 2016, Saint-Lazare comptait une population totale de 19 885 (sous l’onglet de langue maternelle). Sur ce total, 7 170 personnes ont déclaré que leur langue maternelle était l’anglais et 10 445 le français. La balance tombe sous «autres». Pour avoir le statut bilingue, seuls le français et l’anglais sont pris en compte et les «autres» langues ne sont pas calculées. Cela signifie que le ratio de langue maternelle anglaise en 2016 était de 36,1 % par rapport au Français qui était de 52,5 %. C’était loin des 51 % nécessaires pour être déclarée ville bilingue.

Qu’est-il arrivé aux panneaux de bienvenue?

Je ne suis pas certaine de ce qui est arrivé à cette initiative proposée par le maire avec le dernier conseil, mais les panneaux de bienvenue ont toujours les mots anglais barrés en noir. Le maire n’a jamais rien proposé ni fait de cela une priorité avec nous.

Pendant la période du budget, ce conseil a eu un projet de signalisation proposé par l’administration qui aurait inclus des panneaux d’affichage électroniques et plusieurs options différentes. À l’époque, la majorité du conseil n’était pas d’accord avec le coût du projet proposé et ne pensait pas qu’il était prioritaire d’investir une somme aussi importante dans la signalisation routière et pour les bâtiments municipaux. La question de la langue n’était pas le facteur de motivation de ce projet proposé mais plutôt la mise à jour de toutes les enseignes sur notre territoire.

Personnellement, j’aimerais que les panneaux d’accueil des entrées de la ville prennent la forme d’un projet citoyen où nous demanderions à nos résidents de soumettre des idées représentatives de l’identité de la ville. Mais tout ce projet doit revenir à la planche à dessin à mon avis avec un budget plus raisonnable.

Aller de l’avant

Le prochain recensement canadien aura lieu en 2021, mais Saint-Lazare sera-t-il plus proche du ratio nécessaire pour être déclaré ville bilingue ? Le décret provincial de la population en décembre 2019 a montré que notre population était maintenant passée à 21 250. Au prochain recensement, nous devrions voir plus de croissance de la population et je suppose que la population anglophone a augmenté, mais il est difficile d’estimer si nous sommes près du 51 %. La déclaration au niveau de la langue maternelle des citoyens sera le facteur décisif.

Naturellement, une partie de la communauté anglophone peut trouver ce processus frustrant, mais même si nous ne sommes pas officiellement une ville bilingue, je pense qu’il est juste de dire que la langue parlée à Saint-Lazare n’est généralement pas un problème lorsqu’il s’agit de communiquer entre les citoyens. Le problème soulevé par la communauté anglophone est qu’elle aimerait être traitée à un niveau égal en ce qui concerne l’accès à l’information et aux services de la municipalité comme cela a déjà été auparavant.

Lorsque les nouveaux chiffres du recensement seront publiés, nous pourrons voir si nous remplissons les conditions requises pour devenir une ville bilingue. Ce n’est pas quelque chose que les élus peuvent changer, c’est une loi provinciale.